Atelier d'écriture Médiathèque de Delme 23.01.15

Le vendredi 23 janvier, je me suis rendue à un atelier écriture organisé par ma Médiathèque. Nous étions sept personnes, amoureuses des livres et des mots, à nous rejoindre… Voici comment s’est déroulée notre soirée de 1h45 de créativité.

Le premier exercice consistait à ce que chacun de nous annonce un mot et écrire un récit cohérant avec tous ces mots. Chaque mot est annoncé à deux minutes d’intervalle et durant, ce temps, il faut bien évidemment écrire… Voici le texte que j’ai présenté en ce laps de temps. Evidement, ce premier jet mérite beaucoup de corrections et de modifications mais en 14 minutes, voilà ce que j’ai sorti. Afin de mieux comprendre et de voir l’évolution de l’exercice, j’indiquerais les 7 mots dans le texte au moment où ils auraient été dits.

Respect
La Lune brillait d’une lumière pure et blanche, éclairant les ferrailles du pont de chemin de fer. Toute ma vie a été forgée sur le respect d’autrui, sur la bataille à mener, mais aujourd’hui tout est remis en cause. Ce qui lui avait valu mon amour et ma fidélité s’était envolé en fumée. Aujourd’hui, il n’était plus. Aujourd’hui, plus rien ne comptait.
Excalibur
Assise à cheval, en équilibre, sous le pont, je sortis de mon sac le livre sacré que j’avais dérobé avant de m’enfuir. La lune éclaira un court instant la lame brillante d’Excalibur qui apparaissait, symbole de notre confrérie.
Vacances
Le travail… Non, mon travail, ne faisait que débuter. Exit les études. Exit les vacances prévues à Los Angeles. Amy serait déçue mais elle ne pourrait comprendre. Ma vie prenait fin. Il serait bien assez tôt pour le repos. A présent tout reposait sur moi.
Stylo
Avec un léger sourire, je me tournais vers l’horizon. Oh comme il était difficile de résister à l’envie de dessiner ce paysage magnifique… Mais je devais faire un trait sur ma vie passé. Hier j’étais artiste. A présent, je suis guerrière. Et demain ? Demain sera un autre jour. Cette nuit, c’est mon deuil qui prend fin.
Renouveau
Les paupières closes, je m’imaginais alors ce renouveau que je rêvais d’imposer à ce monde. Il était temps que les esprits étriqués s’ouvrent. Alec m’avait trahi. Mon père m’avait trahit. Même ma foi s’était fendue. Une nouvelle femme naissait…
Guitare
Comme un compositeur créant une nouvelle œuvre musicale, mon géniteur et celui qui se faisait passer pour mon âme sœur, étaient devenus les créateurs d’un être qu’ils auraient tôt fait de regretter l’existence. L’amertume me gagnait mais je ne devais en aucun cas laisser la colère m’emporter.
Réussir
Cette mission que je m’étais imposée devait réussir. La vie de trop de personnes était en jeu. Ma propre vie importait peu. De toute façon, ce dernier courrier reçu le matin-même avait été fatidique. Le néant m’attendait.

Voici mon premier exercice achevé. Vous avez pu remarquer que je n’ai pas pu utiliser 2 mots : Stylo et guitare. J’y ai fait allusion du mieux que j’ai pu mais je peux vous assurer qu’en si peu de temps, ce n’est guère évident. Ce petit texte est en fait une sorte de préambule à une histoire que j’ai dans la tête depuis quelques temps. Peut-être qu’un jour j’aurais le temps de l’écrire…

Le second exercice reposait sur deux images. L’une représentait une moisson, une étendue de champ, et l’autre des jeunes filles triant des piments rouges. L’objectif était de construire un récit en 15 minutes en se basant sur l’une des deux images. Voici mon texte.

Les champs avaient toujours été attrayants pour les jumeaux Sanson. Depuis tout gosse, le frère et la sœur se sauvaient, échappant à la surveillance de leurs parents ou même de leurs grands-parents, pour courir dans les parcelles de blé. A l’époque, il n’y avait pas ces grosses machines de ferrailles écrasant tout sur leur passage. Non, les anciens prenaient plaisir à toucher ce que Mère Nature leur offrait.

Le frère et la sœur aimaient observer du haut de la colline, les travailleurs effectuant leur labeur quotidien.

- Un jour, dit la sœur, j’épouserai un paysan. Il aura des champs de blé recouvrant la terre jusqu’au Soleil. On vivra heureux au milieu de notre or.
- Un jour, répondit le frère, moi, je partirais découvrir le monde et je ramènerais de l’or rouge !
- De l’or rouge ? mais ça n’existe pas ! se moqua sa sœur.
- Il faudra bien, répondit son frère, il n’y aura pas de place pour moi si tu as un mari !
- Alors, je me marierais avec toi !

Les deux enfants se firent la promesse qu’aucun mari ne les séparerait et qu’ils posséderaient ces fabuleuses terres qui les rendaient si heureux. Pourtant, l’or rouge ne cessait de hanter l’esprit du frère. Il avait beau réfléchir, il ne savait pas d’où lui était venu cette idée.

Au fil des années, le frère et la sœur grandirent. Lui devint un beau jeune homme, fort, musclé par la terre. Les filles ne cessaient de lui lancer des œillades mais il n’avait d’yeux que pour sa sœur. Elle était aussi blonde que les blés et gérait d’une main de fer le domaine qu’ils avaient acquis après le décès prématuré de leurs parents. Nombre de prétendants étaient repartis la queue entre les jambes, certains même avec quelques courbatures ou bras cassé.

Pourtant cet été là, un étranger arriva au village. Il se présenta aux jumeaux. Dans ses bagages, ils transportaient des objets étranges, rouges, un peu biscornus…
- Oh, regardes mon frère, n’est ce pas ton or rouge ? s’ébahit la sœur.

Le frère ne dit mot. Mais son regard brillait de mille feux. Alors, pour la première fois de sa vie, la sœur eut peur. Peur de perdre sa moitié.

Comme vous avez pu le remarquer, je me suis inspirée de l’image représentant les champs de blé mais aussi d’un peu de celle sur les piments. Il est intéressant en recopiant ce texte, de voir comme j’aurais facilité à le corriger, l’étoffer et le développer encore un peu plus…

Le dernier exercice était ne sorte de chaises musicales. Sur la table, face à chaque place, se trouvait un objet : étui à lunettes avec lunettes, napperon en dentelle, masque de Venise, bougeoir, bougie, figurine d’un éléphant avec son petit dans le ventre, œuf décoré style Ming, et un autre dont je ne me souviens plus. L’animatrice nous met une petite musique entrainante et nous voici à tourner autour de la table. La musique s’arrête, nous aussi, et nous voilà face à un objet que nous devons inclure dans notre histoire en 2 minutes. Par trois fois, nous recommencerons notre tour de table… Voici mon texte avec les trois objets sur lesquels j’ai travaillé et au moment où ils sont apparus dans le jeu :

Figurine d’éléphant
Macha l’éléphante avait l’habitude d’être montré lors de spectacles, de défilés ou autres. C’était une bête d’une rare intelligence qui observait tout ce qui se passait autour d’elle. Pourtant, ce jour-là, Macha était agitée. Elle sentait comme un danger dans l’air. Son petit n’était pas encore né, bien au chaud dans le ventre de sa maman pour de longs mois encore… La trompe de l’éléphante se balançait de droite à gauche…
Bougie
Humant les différentes odeurs sur son parcours. La rue avait été soigneusement décorée. Les bougies allumées aux balcons offraient un spectacle de lumière magnifique en cette nuit de fête. Les gens riaient, chantaient, faisaient la fête. Certains tentaient de flatter le pachyderme. Mais les fumées de plus en plus nombreuses de ces bougies perturbaient la bête. Une fois. Deux fois. Son dresseur dut manier du fouet pour la remettre sur la bonne voie.
Masque Vénitien
La troisième fois fut celle de trop. Un groupe de jeunes délurés avait surgi d’une rue avec des masques colorés, brillants, ornés de clochettes faisant un tintamarre qui effraya la pauvre bête. Macha se dressa sur ses pattes arrière et se laissa tomber lourdement à quelques centimètres des chahuteurs. Ces derniers, terrorisés, laissèrent tomber leurs masques factices pour les remplacer par celui de la peur et s’enfuyaient à toutes jambes. Un coup de fouet claqua. L’éléphante se calma. Personne n’en voulait à son petit.

Ce premier atelier écriture auquel j’assiste fut un réel plaisir. Certes mes textes sont très loin d’être parfaits. Il y a des répétitions, des tournures de phrases étranges, du vocabulaire à modifier, mais je suis assez satisfaite de moi !! J’espère qu’une seconde cession aura lieu cette année car cette soirée fut une détente très agréable.