Oksa POLLOCK, Tome 1, L'inespérée

TITRE : Oksa POLLOCK
Tome 1, L’Inespérée
AUTEURS : Anne PLICHOTA et Cendrine WOLF
EDITIONS : XO Editions

Résumé

Le jour de la rentrée dans son nouveau collège à Londres, Oksa voit sa vie bouleversée : voilà qu elle découvre en elle des dons surnaturels ! Terrifiée à l idée de s attirer des ennuis, elle n ose d abord en parler à personne. Pourtant, Dragomira, son excentrique mais sympathique grand-mère, aurait pu lui expliquer tout de suite la raison de ces surprenantes aptitudes, lui raconter enfin le secret qui pèse sur leur famille d exilés... La famille Pollock vient en effet d Edefia, un monde invisible caché quelque part sur terre... Au cours d aventures fantastiques, Oksa réussira finalement à concilier sa vie de collégienne ordinaire et son étonnant destin.

Mon avis

Cette saga me faisait de l’œil depuis quelques mois du haut de son étagère dans ma médiathèque adorée… Aussi comment résister quand on vous fait un tel numéro de charme ?

J’avoue qu’au départ je craignais de me retrouver avec un Harry Potter au féminin. Que nenni… L’univers d’Oksa Pollock lui est propre ! Tout d’abord pas de petit sorcier dans une école de sorcellerie. Oksa, cette jeune fille de 13 ans, fraichement débarquée à Londres avec sa famille et la famille de son meilleur ami, Gus, se découvre un beau jour des qualités extraordinaires dont sa chambre en fera les frais (mur brûlé entre autre). Autour de son nombril, une tâche étrange apparaît. Un peu effrayée, la jeune fille va se confier à sa grand-mère, Dragomira, sa baba comme elle la nomme si tendrement, et découvrira l’histoire de ses origines. Les Pollock ne sont pas comme les autres… Ils viennent d’un autre monde, Edifia, et sont les héritiers de la royauté dont la souveraine est nommée Gracieuse. Lors d’un renversement du pouvoir, Dragomira, alors qu’une enfant, s’enfuit dans le monde de Du-Dehors, avec son frère Léomido et son parrain et protecteur, Abakoum, ainsi que quelques partisans. Arrivés sur notre terre, les familles sont séparées et Dragomira et ses deux compagnons atterrissent en Russie. Quelques années plus tard, quelques Sauve-Qui-Peut, comme ils se nomment, arrivent à se rejoindre. L’empreinte apparue sur le ventre d’Oksa la désigne comme étant l’inespérée, la nouvelle Gracieuse, grâce à laquelle les Sauve-Qui-Peut, pourront rentrer chez eux. Malheureusement, rien n’étant facile, ils ne savent pas où se situe le passage, ni ne connaissent les détails qui leur permettront de retrouver leur monde. Et comme si ce n’était pas assez difficile, ils s’aperçoivent que le fils de leur ennemi juré, le Félon Orthon qui se fait appeler McGraw et qui se trouve être le nouveau professeur de science d’Oksa et de Gus., est également à Du-Dehors.

Les auteurs ont crée tout un univers autour d’Edifia. Ainsi on retrouve toutes sortes de créatures qui ont accompagné les fuyards : les fidèles Foldingots, le Gétorix, les Gélinottes, le Curbita-peto, ou encore les Chiroptères Tête-de-Mort (quoiqu’employés par Orthon).Les Sauve-Qui-Peut ne sont pas sans arme. En sus de leurs pouvoirs extraordinaires, ils possèdent par exemple une Crache-Granoks, qui grâce à une formule magique et des Granoks peut envoyer toutes sortes d’arme : par exemple un tourbillon, des flammes ou autres comme la Pissette Rieuse ou le Dormident… Beaucoup de nouveaux termes sont employés mais je n’ai pas eu de difficultés pour m’y retrouver. A vrai dire ces expressions sont plutôt sympathiques !

Concernant les personnages, en sus d’Oska, notre héroïne kung-fu woman, tête brûlée, on trouve Gus son meilleur ami dont les parents adoptifs sont des descendants des Sauve-Qui-Peut Gus a un tempérament plus calme et posé qu’Oksa. Je dirais même qu’il a le rôle de la « petite voix de la conscience ». A l’école, les deux amis s’entourent de Zelda, une jeune fille douce et timide, et de Merlin, qui, il me semble, a un certain béguin pour Oksa. Mais un personnage m’attire plus que les autres : Tugdual dont le passé torturé est accrocheur. Lui aussi est un descendant des Sauve-Qui-Peut mais il a appris ses origines dans de malheureuses circonstances qui ont bien failli le perdre… Je terminerais par un petit mot sur la famille d’Oksa. Pavel, son père, aura du mal à accepter le destin de sa fille qu’il désire protéger. Quant à Marie, sa mère, c’est un choc de connaître la vérité, car ni Pavel, ni Dragomira, ne lui avait confié leurs origines. Dragomira est une vieille dame qui avait tout de même le statut de Gracieuse jusqu’à ce qu’Oksa ne prenne la relève et dont le passé ne cesse de la hanter. Léomido, son frère, cache un secret. On le sent même si on ne le devine pas. Quant à Abakoum, c’est un sacré personnage auréolé de puissance. Je n’apprécierais pas de le voir se mettre en colère…

Ce roman écrit à deux plumes est léger comme doit l’être un roman Jeunesse, mêlant les histoires de tous les jours des adolescents à celles plus sérieuses de la magie et du passé. Les descriptions peuvent paraître un peu longues quelques fois mais il faut bien ça pour pouvoir imaginer ce monde crée de toutes pièces. Certains passages sont plus durs. Orthon n’est pas un tendre et les auteurs le prouvent à plusieurs reprises. Ce premier tome met en place le récit, présentant les personnages, dévoilant le principal du passé et le pourquoi du comment. Je me demande comment les auteurs vont tourner l’intrigue du second tome.

Extrait :
« Oksa alluma sa lampe de chevet et, assise dans son lit, elle regarda autour d’elle, préoccupée. Sur son bureau était éparpillé le contenu d’un carton qu’elle n’avait pas eu le temps de ranger : des bibelots et des jouets qu’elle n’utilisait plus, mais dont elle ne pouvait se résoudre à se séparer Elle aperçut une poupée qui avait été une de ses préférées quelques années plus tôt, Poupette, celle avec les cheveux roux. Les doux moments de l’enfance étaient si loin désormais… Elle soupira en haussant tristement les épaules. Ses yeux mi-clos s’attardèrent sur la poupée avant de se fermer. Elle se remémora les évènements les plus désagréables de cette journée. Le tract de la rentrée. Les sensations d’anxiété qu’elle avait ressenties, qui lui faisaient encore mal et qui broyaient son cœur. Elle rouvrit les yeux et les écarquilla aussitôt de stupeur : les longs cheveux de la poupée se dressaient sur sa petite tête de plastique comme s’ils étaient aimantés par une puissance mystérieuse ! Oksa cligna des paupières pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas et constata avec incrédulité que la poupée oscillait au rythme des battements de son cœur ! Soudain, Poupette décolla et se mit à flotter au milieu de la pièce dans sa direction. La jeune fille se leva d’un bond en faisant voler sa couette derrière elle. La main tendue en avant, elle eut juste le temps de voir une petite boule de feu s’échapper de sa paume et foncer droit vers la tête de la poupée.
- Mais c’est quoi, ce truc ? s’affola-t-elle. »

EMPRUNTE A