Opération Synapsen R4
TITRE : Opération Synapsen R4
AUTEUR : Philippe FUZELLIER
EDITIONS : Mon Petit Editeur
Résumé
Deux enquêteurs dont un profiler pour deux assassins. Une véritable traque haletante est lancée contre ces deux monstres, qui commettent des actes innommables. Ils obéissent à une doctrine qui constitue l'intrigue.
Pour découvrir leurs mobiles, le lecteur est transporté à travers plusieurs pays, jamais sans hasard. La chute révèle un scénario terrifiant de l'espèce humaine, une fin époustouflante et très inattendue. Elle alerte la mémoire que l'impensable est encore toujours possible. L'auteur est passé maître dans l'art d'écrire des énigmes à rebondissements. Vous pensez avoir deviné et chaque séquence remet en doute vos certitudes. C'est le piment de ce roman, du lourd mais du bon polar.
Mon avis
Je remercie une nouvelle fois Philippe Fuzellier de m’avoir fait confiance en me proposant de lire ce roman policier. Je dois bien dire que j’ai bien plus accroché avec celui-ci qu’avec le précédent, Le Roi est vaincu.
Le résumé récapitule parfaitement le récit. Il serait dommage d’en dire plus au risque de gâcher une future lecture. Aussi je vais surtout me concentrer sur l’écriture…
J’ai retrouvé une plume nette et précise dans le moindre détail, un vocabulaire riche, et une intrigue haletante dont le dénouement est surprenant. J’ai apprécié les personnages principaux, les enquêteurs de l’affaire : la capitaine Nathalie Soulat et le commissaire Dampierre, profiler, même si, quelques fois, ils paraissent froids durant l’enquête. Par contre, l’auteur n’a pas hésité à mettre une petite touche de vie privée notamment avec Nathalie, ce qui les rend plus humain. Le fait que le lecteur puisse suivre l’enquête par le biais de ces deux protagonistes du début à la fin lui permet de s’impliquer. La touche d’émotion est apportée par le père de victimes, Rico, un Rom qui accompagnera le commissaire jusqu’en Roumanie malgré qu’il puisse y être en danger. J’ai vraiment été émue et touchée par cet homme, son courage face à l’épreuve.
Les rebondissements de l’affaire sont surprenants et soudains. Du coup notre commissaire voyage par deux fois. Je crois que je peux dévoiler qu’en sus d’un court séjour en Roumanie, l’enquête nous amènera au Brésil ainsi qu’un « voyage dans le temps » (si je puis dire).
Les dialogues sont très professionnels. Peut-être un peu trop construits et riches pour paraître naturels. Je ne sais si dans la vie quotidienne de ces enquêteurs, ils aient ce style de discours très développé.
Enfin, j’ai beaucoup apprécié la petite touche de séduction qui donne un petit plus à ce polar !
Pour conclure, j’ai pris plaisir à lire ce polar et bravo à l’auteur pour son travail de recherches mis en application avec précision dans le récit sans l’alourdir. Et j'ai apprécié l'explication du titre de ce roman.... rien n'est laissé de reste !
Extrait :
« Deux corps venaient d’être retrouvés un mois après la disparition des deux patients de la clinique psychiatrique. Ce pouvait bien être deux personnes de sexe opposé, ou un crime crapuleux sans rapport avec cette disparition, voire le crime d’un membre d’une secte, des coupeurs de têtes. Pourquoi faire disparaître par ailleurs des corps à les rendre méconnaissables, entreprendre cette opération complexe, de tuer, couler des corps dans un moule, selon une technique restant à découvrir ? Et transporter cette sorte de sarcophage, n’était-ce pas un peu risqué de se faire prendre ?
On pouvait très bien commettre un tel crime en effaçant tout indice sans se compliquer autant la vie. Une autre hypothèse était envisageable, l’absence de crime mais un besoin impératif de faire disparaître des corps morts, naturellement ou accidentellement.
- Quelles sont vos premières réactions, à chaud, commissaire ?
- Que de manutention, me semble-t-il, pour masquer un double crime. Mon intuition me porte à supposer que le poids très important de ce paquetage ne pouvait être supporté par un seul homme et qu’il fallait être au moins deux.
- Je n’y avais pas songé patron, vous avez marqué un point dans l’avancée de cette enquête. Le poids effectivement doit tourner autour des deux cents kilos, voire plus."