Les 10 enfants que madame Ming n'a jamais eus
TITRE : Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus
AUTEUR : Eric-Emmanuel SCHMITT
EDITIONS : Albin Michel
Résumé
Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l’immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l’enfant unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n’était pas imaginaire ? L’incroyable secret de Madame Ming rejoint celui de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.
Mon avis
Je replonge avec délice dans un récit d’Eric-Emmanuel Schmitt. Cet auteur est un poète, il possède une plume délicate qui fait naître de jolis sentiments à son lecteur… Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eu ne fait pas exception à la règle.
Nous rencontrons notre narrateur, homme d’affaires surbooké, en Chine. Il rencontre une dame charmante, Mme Ming, qui s’occupe de l’entretien des sanitaires de ces messieurs. Cette madame pipi hors norme est une dame attachante. Et la voilà, racontant la vie de ces dix enfants à cet européen incapable de se fixer avec une femme (la dernière étant tombée enceinte, il s’enfuit lâchement).
Au début, le récit se fixe sur un mensonge. Une photo de deux enfants tombée du portefeuille du narrateur, adoucit la vieille dame lorsque l’homme lui dit qu’il s’agit de ces enfants. Mais lorsqu’elle lui annonce qu’elle a elle-même 10 enfants, le doute s’installe. La Chine est le pays de l’enfant unique. Est-il possible qu’une fratrie aussi nombreuse ait pu passer inaperçue ?
Mme Ming est très fière de ces enfants. Tous ont des défauts et des qualités. Ce récit est ponctué de la sagesse de Confucius. On y voit le véritable visage de la Chine, de certaines régions transformées au point de ne plus s’y reconnaître. Cette dame est la sagesse incarnée. Elle n’est qu’amour et respect…
« Yunhai pouvait être agrandie, déplacée, reconstruite, rasée, puis rebâtie plusieurs fois, elle restait une vieille agglomération chinoise où l’Histoire subsistait. Chez ces migrants venus gagner leur riz ici, chez ces milliers paysans en rupture de sillons, malgré le communisme ou le mercantilisme, l’Antiquité persistait. Confucius habitait le cerveau des hommes : sa défense de l’amour familial, son culte du respect, sa lutte contre les abus perduraient dans les têtes. A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au cœur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent les cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l’esprit, pas une empreinte sur la roche. »
Cette vieille dame est bouleversante. Cette œuvre est synonyme d’amour, de respect et de transmission de ces valeurs. C’est une œuvre philosophique, tout le monde peut s’y reconnaître
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