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Rêves et Imagines : ma passion des Livres !
31 octobre 2014

Interview de Philippe Pratx

Comme convenu, Mr Pratx a eu la gentilesse de prendre un peu de son temps pour répondre à quelques questions. Suite à la lecture de son oeuvre Le Soir, Lilith, dont il m'avait proposé le livre en format pdf, je désirais en savoir un peu plus sur ce monsieur dont la plume peut en surprendre plus d'un.... Vous trouverez plusieurs liens au fil de cet interview afin de mieux connaitre l'univers de Philippe Pratx...

philippe pratx

1 – Faisons connaissance… Pourriez-vous présenter ?

Préférons la présentation « objective »... qui aura le mérite de ne pas tomber dans le nombrilisme le plus grotesque ni dans l’autodérision la plus suspecte, encore que la plus sincère. J’exerce depuis plus de trente ans le métier d’enseignant, actuellement en Colombie, mais reste attaché à mes origines albigeoises. Je suis marié, père de deux filles. Je suis aussi le créateur et webmestre d’un site internet de référence consacré aux... cultures indiennes de l’île de la Réunion. J’ai d’ailleurs publié en 2007 un double recueil (nouvelles et poèmes) d’inspiration indienne : Lettres de Shandili, suivies du Devîsadangeï (extrait à la fin de l'interwiev).

2 – Si vous devriez vous décrire en trois mots, lesquels serait-ce ?

Idéaliste, désillusionné, contradictoire. Mais il pourrait y avoir une infinité d’autres listes de trois mots... L’identité n’existe pas. Ou bien elle est multiple. Ou bien elle est à l’image de l’oignon : si l’on enlève une couche après l’autre, à la recherche du cœur intime et de l’essence profonde, sous l’ultime couche on ne découvre que le vide... Mais pourquoi les oignons font-ils pleurer ?

3 – Qu’est ce qui vous a amené à l’écriture ?

J’ai répondu précisément à une telle question dans une interview récente, et je ne voudrais pas me répéter. J’expliquais que les origines de mon besoin d’écrire remontent à mon enfance, à mes premiers pas dans l’écriture de « textes libres » à l’école primaire, puis à la rédaction de mon premier poème, « Les matelots de l’Espérance »... aux joies incomparables procurées par ces expériences. Un détail supplémentaire et anecdotique, concernant ces « textes libres » : je me souviens d’en avoir rédigé un directement inspiré par un rêve, un cauchemar plutôt... une histoire de fantôme dans une armoire... Récit de rêve... : Il faut croire que j’aurais fait un bon surréaliste !

4 – A quel personnage (de vos œuvres ou d’autres auteurs) aimeriez-vous ressembler ?

Que dire ? Peut-être la narratrice de ma nouvelle « La rivière », dans les Lettres de Shandili... sans pour autant que j’aie la moindre envie de changer de sexe ;). Ou bien le Siddhârta de Hermann Hesse. Ou peut-être Tintin ;) !

5 – Avez-vous un auteur fétiche ? Lequel ?

J’ai envie de vous donner le nom de Villiers de l’Isle-Adam, un auteur dont je me sens tellement proche lorsque je lis ses nouvelles, ses pièces de théâtre ou encore son roman L’Eve future. J’évoquais précédemment l’idéalisme et la désillusion : il me semble que ces deux termes me relient justement de manière très profonde à Villiers. Et puis il a un talent de conteur que je lui envie.

6 – Avez- vous d’autres projets actuellement (écriture ou autre) ?

Je travaille paresseusement à un futur (lointain...) roman dont l’action se situera en dans l’Inde des années 1920, autour de quatre personnages principaux dont les destins se rejoindront dans une petite station d’altitude imaginaire. Il y sera probablement question de solitude fondamentale, d’étrangeté, de quête et d’art... Mais j’en dis déjà trop ;) !

7 – Parlons à présent de votre œuvre, Le Soir, Lilith… Comment vous est venue l’inspiration pour écrire ce roman ?

L’inspiration est très ancienne et les divers états par lesquels cette œuvre est passée (imaginez-vous qu’initialement il s’agissait d’un recueil de poèmes en prose) m’autorisent à dire qu’elle est multiple et floue... C’est probablement dans le vécu émotionnel de mon adolescence qu’il faut en rechercher les origines les plus anciennes, mais d’autres, nombreuses, sont venues s’y ajouter... Je ne saurais en dire davantage.

8 – Imaginons que vous croisiez Lilith à une soirée, que lui diriez-vous ?

J’éviterais de lui poser des questions, tout en étant dévoré par l’envie de les lui poser. Je ne lui demanderais surtout pas qui elle est... Je lui dirais peut-être une réplique de l’un de ses partenaires à l’écran, telle qu’on pourrait l’imaginer sur un carton... Et nous jouerions pendant quelques instants la comédie... Une simple illusion baroque...

9 – Votre plume est très particulière, comment la décririez-vous ?

Suis-je la personne la mieux placée pour répondre ? Pour moi, la matière verbale est essentielle. Je la travaille avec un grand souci de l’harmonie entre l’esprit et le corps, entre la mélodie et le sens, entre le rythme et les émotions. Je n’ai pas besoin d’un gueuloir à la façon de Flaubert, mais disons que j’ai mon gueuloir intérieur dans lequel je déclame et répète mes phrases. Par ailleurs je n’hésite pas à être excessif dans les effets... on pourrait parler alors de style expressionniste. Il y aurait encore pas mal de choses à ajouter, sur des tics d’écriture, sur une certaine inventivité stylistique... Ce qui est sûr, c’est que j’ai du mal avec les auteurs qui se vantent de la simplicité de leur prose... Peut-être là encore un vieux reste d’esprit baroque ;)

10 – Auriez-vous un petit conseil à prodiguer aux personnes désirant ardemment se lancer dans l’écriture ?

On m’a récemment posé une question comparable, et j’ai renvoyé à Rilke, aux Lettres à un jeune poète, bien sûr. Selon moi, il ne vaut la peine d’écrire que si l’on en ressent le besoin viscéral. Mais qui suis-je pour prodiguer des conseils ?

11 – Enfin, un petit mot pour vos lecteurs ?

« Mes » lecteurs sont ceux qui sauront franchir les obstacles d’une lecture difficile et sélective, que j’ai conçue de la sorte non pas par prétention, mais justement par besoin. Probablement le besoin de rencontrer des lecteurs qui soient des frères d’âme, sinon des frères d’armes... A ces lecteurs-ci je n’ai finalement rien à dire. Ils comprendront. Et c’est cela qui importe. Aux autres, je souhaiterai simplement, et sans rancune, des rencontres littéraires qui leur conviennent davantage...

Extraits :

« Sur la Devî des petits temples Devî
L’ombre descend des grands arbres
Et le clair de lune tombe sur toi seule

Ta tête est ceinte de manguier
Et les longs anneaux roulés de tes cheveux
Sont piqués de jasmins et d’œillets

Tu ressembles à Kâverî
Dont les eaux coulent et tourbillonnent
Charriant les jacinthes en îlots mouvants

A Kamalâ au lotus tu ressembles
Caillée comme un nuage d’argent
Sur l’eau noire à l’écart du fleuve

Et comme la vigie
Du haut de son mât annonce la terre
Une voix crie à tous les courants

Une voix crie dans les demeures inhumaines
Dans le séjour des morts
Aux habitants muets et maigres

- Joie mes amis et mes frères
Devî désormais sera parmi nous
Car je l’ai ramenée de chez les vivants

Mangeons des douceurs rions et chantons
Car demain pour l’éternité
Aridam épousera Mallikadevî ! » (Extrait du Devîsadangeï)

Je remercie beaucoup Mr Pratx pour sa confiance et sa gentillesse... Ce fut un immense plaisir de vous rencontrer et j'espère pouvoir continuer à vous lire...

Vous pouvez retrouver cet auteur sur Facebook : https://www.facebook.com/philippe.pratx

ou sur son site internet : http://www.indereunion.net/Lilith/

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Commentaires
L
Super interview :)
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