Cadran

TITRE : Cadran
AUTEUR : Sébastien BOUCHERY
EDITIONS : Nouvelles Plumes

Résumé

Imaginez : du jour au lendemain, votre femme, vos parents, vos collègues voient en vous un parfait inconnu… Et pourtant leur vie est entre vos mains. Bienvenue en enfer.

Alors qu’il assiste aux funérailles de son frère, Tony Stovac, assureur sans histoires, reçoit le coup de fil d’un client important qui lui réclame un dossier. Il accepte de faire un crochet jusqu’à son agence… Si ce n’est que sur place, aucun de ses collègues ne semble le reconnaître. Pire, il est violemment expulsé par la sécurité. Ses parents, son meilleur ami, sa femme… il n’existe plus pour personne. Chez lui, c’est un parfait inconnu qui répond au nom de Tony Stovac.
Plongé dans ce cauchemar absurde, il reçoit l’appel d’un mystérieux interlocuteur. Tony a en sa possession quelque chose que celui-ci convoite. Il a 24 heures pour lui remettre cet objet dont il ne sait rien, avant que l’homme ne s’en prenne à ses proches.

Mon avis

Je remercie une nouvelle fois France Loisirs pour sa confiance en m’ayant permis de découvrir ce roman en avant-première. Je me suis ainsi plongée dans un polar haletant !
Anthony a tout pour mener une vie tranquille : un bon boulot, une femme, des enfants, une maison, et un meilleur ami, Pavel. Mais sa vie va complètement basculer à la mort de son frère. Alors que les obsèques ne sont même pas terminées, il reçoit un coup de fil d’un client qui réclame en urgence un dossier. Anthony repart à son bureau pour faire le nécessaire mais, arrivé là-bas, personne ne le reconnaît. En rentrant chez lui, la scène se reproduit. Sa femme est avec un autre homme et ne le reconnaît plus. De plus, il se retrouve avec une nouvelle identité, totalement inconnue pour lui. Des hommes cagoulés aux appellations étranges vont alors le contacter et lui ordonner de leur remettre un objet qu’il avait reçu le matin même avant d’aller à l’enterrement de son frère. Pour prouver leur motivation, ces hommes vont faire un véritable carnage et Anthony va se retrouver au milieu d’un bain de sang.

Ce roman est vraiment bien conçu. Personnellement, j’avais déjà en tête des images d’adaptation cinématographique. Anthony n’est pas un héros à la Matt Damon. Il n’est ni un ancien militaire ni un agent infiltré. Il est simplement un vendeur d’assurances ! Il ne jouera pas les super-héros et n’aura qu’un objectif : retrouver sa femme et ses enfants pour les mettre à l’abri. Il découvrira un secret énorme et devra l’avaler. L’objectif des hommes cagoulés n’est découvert qu’au dernier moment.

La plume de l’auteur est maitrisée, posée, descriptive et elle emmène le lecteur avec elle avec facilité. Au fil du récit et des révélations, on en attend encore plus et on n’est pas déçu. Même si on peut aisément imaginer un film de ce roman, l’auteur a bel et bien une « french touch » en étant posé : pas de grosses explosions, pas de destructions de dizaines de voitures lors de courses poursuites. Bref, j’ai apprécié que ce polar puisse coller à une certaine réalité.

Je dirais que le seul détail qui m’ait gêné c’est que durant une grande partie du récit, le lecteur suit les scènes du point de vue d’Anthony. Puis, à un moment donné, le texte est recentré sur Meredith, un agent de la DGSE. Mais une nouvelle fois, ça démontre qu’Anthony n’est qu’un simple civil et que contrairement aux histoires américaines, dans une vie réelle, il n’a pas sa place au sein d’une organisation gouvernementale qui s’occupe de la sécurité du territoire. Donc ce qui peut être gênant pour le lecteur a finalement une raison de l’être.

Pour conclure, je dirais que l’auteur nous offre un excellent polar avec des rebondissements à la clé, de la surprise et un final digne de ce genre.

Extrait :

De retour à l’hôtel, je m’écroule sur le lit, à moitié ivre. Les couleurs du plafond se confondent, le lustre se dédouble et tourne, tourne, tourne. Si seulement cette semi-cuite pouvait être le fruit de la genèse de cette histoire.
Je cherche mon téléphone portable dans la poche de mon pantalon. Je le retire difficilement. J’ouvre le clapet. Il ne reste plus qu’une barre. Peut-être ai-je le temps d’inscrire quelques numéros sur un morceau de papier. Juste au cas où… Mais je n’en ai finalement ni la force, ni l’envie.
Je m’assois sur le rebord du lit et appelle le standard. Consécutivement, je leur demande de composer les numéros de Pavel, de Clarice (la femme de mon frère) et même de Stéphanie. Les trois numéros sont occupés. Évidemment. Comme si mes belles-sœurs et mon meilleur ami organisaient de longs et tardifs débats téléphoniques.
Découragé. Je suis découragé.
Je m’allonge et saisis la clé USB dans ma poche. Je la regarde longuement et m’interroge sur son contenu. Que peut-elle contenir de si important ? Pourquoi son existence représente-t-elle un pareil danger ?

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